Un chemin dans la neige

Publié le par Marie-Anne Cloarec

Petit conte didascalien, pour vous...

Un chemin dans la neige

Quel brouillard mes amis! On n'y voit pas à trois mètres...
Les amis? Vous ètes là?
Ah où sont-ils donc passés?

C'est pas de chance, me voila perdu sur une piste bleue tout seul pour mon premier jour de ski. Merci les copains! Bon, courage; là où il y a une volonté, il y a un chemin. Je veux descendre : il y a une volonté, certes, mais pas de chemin pour autant! On m'aurait menti? Je réfléchirai plus tard. Avant d'être congelé, je dois bouger!

Leçon de base au ski : il faut descendre.
Alors je descends!

Mmmhhh toujours personne, me voila de plus en plus rassuré.

J'atteins un repère important : un bâton rouge qui est censé délimiter ma piste bleue. Soit la neige a transformé le bleu en rouge, soit ils se sont trompés en plantant les bâtons, soit, et c'est une possibilité peu réconfortante, je me suis égaré et je ne retournerai plus jamais à la civilisation vivant avec les ours et les marmottes...
Non, non! Quoi qu'il en soit, il me faut décider du chemin à prendre :
gauche ou droite?
C'est tout l'avantage du bâton qui délimite une piste : tu ne sais jamais à quelle extrême tu te trouves. Ne nous mouillons pas, allons tout droit! Je rencontrerai certainement quelqu'un que je pourrai suivre.

Ohla, il me semble prendre de la vitesse! Comment freine-t-on??
Non, ne freinons pas; c'est amusant de foncer dans ce blanc opaque sans visibilité.
Je croise un arbre, puis un autre, c'est peut-être une forêt. Je contourne de justesse un rocher et hop je vais à gauche, j'ai envie!

Et c'est ainsi que quinze minutes plus tard, je me retrouve en bas auprès de mes amis, fous d'inquiétude. Moi j'ai bien apprécié ce parcours entouré d'arbres et de cascades, croisant les marmottes, sans chemin délimité, sans bâton coloré. Eux m'ont vu sortir des pistes et se sont effrayés que je sois seul sur un chemin certes dangereux mais tellement plus personnalisé!

Maintenant je répugne à prendre les grandes artères. Mes amis me prennent pour fou mais je vous le dis : jetez vous hors des pistes, sortez de l'autoroute, construisez votre propre chemin!

La volonté, ce n'est pas suivre, mais créer.
D'ailleurs, c'est décidé, désormais je ne fais du ski qu'en temps de brouillard et vous feriez bien d'en faire autant.

Publié dans Conte didascalien

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D
Hum, certes, mais peut-être est-il peu recommandé de regarder les précipices évités!En effet, de nouveau dans le brouillard, vous auriez alors le souvenir de ces précipices et penserez de suite qu'il y en a un devant vous. Ca risque de vous freiner, de vous faire douter et surtout de vous effrayer.Avancer sans revenir sur ses pas, c'est à mon sens la meilleure recette.
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Y
Il peut être intéressant de revoir par temps clair le chemin parcouru dans le brouillard, histoire de se féliciter de ses choix ou de trembler à la vision des précipices évités! Le brouillard aiguise les sens et force la détermination, et avec quelques balises le but atteint n'en est que plus apprécié.Le brouillard, oui mais avec les bonnes lunettes! 
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